La Rencontre

Aujourd’hui, j’aimerais vous emmener vers une réflexion sur la rencontre développée par Alexandre Jollien. Ces mots me touchent particulièrement car nous allons ensemble proposer des évènements sur cette thématique. Ces moments seront tournés vers le partage autour de la spiritualité. Des rencontres ouvertes à tous, quelles que soient nos cultures, nos fondements, nos âges, nos différences… Des rencontres très simple autour de la philosophie et de la méditation. Vous trouverez plus d’informations plus bas.
« Comment oser l’abandon en rencontrant l’autre ?
Rencontrer l’autre, c’est se reposer un peu de soi. La plus grande souffrance, et selon moi, celle qui nous replie sur nous-mêmes, celle qui nous enferme sur notre petit moi. Et ça finit par sentir le renfermé là-dedans ! Rencontrer l’autre, c’est se dépouiller un peu de soi, se dépouiller de tout ce que l’on projette sur l’autre. Spinoza a dépeint la tentation d’enfermer l’autre dans ses propres catégories mentales : « Si je vis cela, l’autre doit nécessairement vivre la même chose que moi. » Le drame, c’est aussi de considérer autrui comme un adversaire, un ennemi, comme le non-moi. Or, au contraire, rencontrer l’autre, c’est faire éclater cette distinction, moi et non moi, mettre fin à leur face-à-face. Je suis de plus en plus convaincu que rencontrer l’autre, c’est se dénuder. Et depuis que j’ai rencontré frère Benoît qui m’a dit un jour : « Tu peux faire n’importe quoi, tu ne peux pas faire que je ne t’aime pas », j’essaye d’avoir le même regard que lui envers ceux que je rencontre.
Rencontrer l’autre, c’est aller vers un autre monde. Sortir de soi, de ses repères, de ses carapaces et de ses armures. Sortir des rôles que nous jouons. (…) On se forge une personnalité, et toute sa vie on essaie de coller à ce que l’on a décidé d’être. (…) Inutile de dire que tôt où tard , on se casse la figure, et que cette chute occasionne mille tiraillements intérieurs ainsi qu’une souffrance inouïe.(…) Une des voies vers la liberté intérieure n’est pas à trouver dans l’affirmation de soi, comme on l’entend trop souvent, mais juste dans le fait d’être là. Juste être soi, ni plus ni moins, et être ouvert à l’autre. »
Alexandre Jollien, Petit traité de l’abandon, Ed. Seuil
Om 🙏
